L’après-midi touche à sa fin. Les pratiquants de Vovinam du Centre d’entraînement et de compétition sportifs de la province montagneuse de Cao Bang (Nord) répètent les enchaînements. L’ambiance est à la fois studieuse et décontractée. Il suffit pour cela de regarder tous ces sourires qui se dessinent sur les visages. Si les outils d’entraînement sont réduits à leur plus simple appareil, l’équipe nourrit un seul et même objectif : progresser. Pour cela, il faut de la technique, ce que seul l’entraînement permet d’améliorer.
À la recherche de sportifs talentueux
Le Vovinam n’a fait son apparition que récemment dans la province de Cao Bang. Il y a un an pour être précis, après que le maître Nguyên Thành Trung a proposé aux responsables du Centre d’entrainement et de compétition sportifs de la province de créer la sélection de Vovinam. Cet instructeur n’en est pas à son premier coup d’essai. Depuis 2013 en effet, il sillonne les provinces où le Vovinam se développe, un art martial qui, selon ses dires, sied bien au physique léger mais vif des locaux.
Le Vovinam est un art martial complet qui comporte une grande variété de techniques. Photo : Zing/CVN |
L’équipe sur pied, Nguyên Thành Trung a été confronté à maintes difficultés, à commencer par la recherche de disciples ayant du potentiel. Pour la première sélection, 20 jeunes ont été convoqués. Malheureusement, les mauvaises conditions d’entraînement et d’hébergement les ont découragés un à un, lesquels ont refusé de prolonger l’expérience. Il a fallu trois mois supplémentaires à l’instructeur pour recruter de nouveaux éléments. «La recherche de sportifs talentueux est très compliquée. D’abord, il est difficile de les trouver. Ensuite, il faut persuader les parents de confier leurs enfants au centre d’entraînement. Un véritable casse-tête !» explique Nguyên Thành Trung.
Un an après sa naissance, l’équipe de Vovinam compte dans ses rangs 13 sportifs âgés de 12 à 17 ans, dont plusieurs originaires de localités très reculées. «Je pratique cette discipline depuis 2015. Je m’intéresse aux arts martiaux depuis que je suis petit et j’ai recherché des informations sur le Vovinam», raconte Hoàng Thi Dâu, 14 ans, une jeune fille de l’ethnie H’Mông venue de la commune de Da Thông, district de Thông Nông. Et de souligner qu’elle fera tout son possible pour participer aux compétitions nationales.
Cette discipline, issue du patrimoine culturel vietnamien, attire de plus en plus de jeunes pratiquants de toutes les classes sociales.
Photo : Thanh Tùng/VNA/CVN
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Cette volonté sans faille a déjà permis à l’équipe d’obtenir des résultats inespérés. Aux 13es Championnats du Vietnam juniors de Vovinam organisés à Phu Yên en 2015, elle a décroché trois médailles d’argent et une de bronze. Cette année, la sélection est également revenue avec la médaille d’argent des championnats par équipes. Un sacré exploit eu égard à sa jeunesse.
Moteur pour les autres sélections sportives
Hoàng Thi Hông est la combattante affichant le plus gros potentiel. La jeune fille a remporté à elle seule trois médailles d’argent lors des compétitions nationales. «Je pratique les arts martiaux traditionnels depuis longtemps. Mais c’est l’instructeur Nguyên Thành Trung qui m’a encouragée à me spécialiser dans le Vovinam. Mes performances sont le résultat de ses enseignements et de son abnégation», souligne Hoàng Thi Hông. Un bel hommage de la part de cette athlète aujourd’hui en lice pour une convocation en sélection nationale.
«Malgré les conditions d’entraînement précaires, l’équipe de Vovinam a réalisé quelques exploits retentissants. Ce qui n’a pas manqué d’impressionner les responsables de la Fédération, ainsi que les équipes des provinces où cet art martial est solidement ancré et qui, elles, peuvent profiter d’infrastructures de qualité», apprécie Ngàn Sy Quê, vice-directeur du Centre d’entraînement et de compé-tition sportifs de la province de Cao Bang. Et de conclure que ces résultats seront un moteur pour les autres sélections sportives de la province en quête de résultats.