Le Vovinam est aujourd’hui pratiqué dans plus de 50 États et territoires. Le Vietnam mène une campagne planétaire pour inscrire cet art martial dans le programme des plus prestigieuses compétitions internationales, preuve de son aura grandissante.
Le Vovinam est un art martial complet qui comporte une grande variété de techniques. Photo : Tràng Duong/VNA/CVN
Le Vovinam a été créé en 1938 ans par Maître Nguyên Lôc, né le 24 mai 1912 à Huu Bang, dans l’ancienne province de Hà Tây (aujourd’hui Hanoi). Dès son plus jeune âge, il fut absorbé par l’étude des arts martiaux et de la philosophie vietnamienne.
Le Vovinam représente la lutte du peuple vietnamien pendant son parcours militant. Il repose sur différents gestes techniques et règles philosophiques profondes à l’instar des autres arts martiaux asiatiques, avec un intérêt particulier accordé au travail collectif.
Ce sport est un art martial complet qui comporte une grande variété de techniques : attaque, self-défense et contre-attaque et dont l’apprentissage se fait avec un partenaire. La partie essentielle du programme d’apprentissage est composée des techniques de poings, de pieds, de sabres (tranchants de la main), de coudes, de genoux, de balayages, de blocages, d’assauts, de contre-attaques et de projections.
Une saine ambition des pratiquants
Au fil du temps, le Vovinam a dépassé les frontières et s’est introduit dans nombre de pays et territoires. Il attire de plus en plus de jeunes adeptes dans les quatre coins du monde. En le pratiquant, on s’imprègne en effet de la culture, du caractère et de l’esprit d’un peuple.
De nombreux étrangers ont déjà été conquis, et certains sont même devenus des maîtres de Vovinam. Photo : CTV/CVN |
Les ambassadeurs du Vovinam rêvent de le voir un jour figurer aux Jeux olympiques (JO). Même si aujourd’hui, cela relève plutôt de l’utopie, le Vovinam peut s’inspirer de ces arts martiaux d’origine asiatique inclus au programme des JO et aujourd’hui indéboulonnables, à commencer par le judo (Japon). Chez les hommes, il a été testé dans le programme olympique pour les jeux de Tokyo en 1964, et définitivement admis aux JO de Munich, en 1972. Le judo féminin a fait sa première apparition en tant que sport de démonstration aux JO de Séoul en 1988, avant d’être inscrit officiellement au programme à partir des JO de Barcelone en 1992. Le taekwondo, d’origine sud-coréenne, a été inclus au programme des JO d’été en 2000, à Sydney.
En Asie du Sud-Est, le Pencak Silat, d’origine indonésienne, a été introduit au programme des SEA Games. Ce qui laisse entrevoir beaucoup d’espoir pour le Vovinam.
Dans l’optique de développer cet art martial, des centres de formation ont été créés à travers l’Europe, l’Asie et l’Afrique. La Fédération de Vovinam du Vietnam (VVF) a aussi vu le jour en 2007, marquant une étape importante dans le processus d’internationalisation de ce sport.
Une maison commune pour tous les adeptes
Un an plus tard, pour répondre aux aspirations des adeptes, la Fédération internationale de Vovinam a été fondée (aujourd’hui Fédération mondiale de Vovinam – World Vovinam Federation, WVF). Elle est ainsi devenue une organisation régulière, légitime et une maison commune pour la communauté des pratiquants.
Le Vovinam est aujourd’hui pratiqué dans plus de 50 États et territoires.
Photo : CTV/CVN
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Chaque année, la WVF organise des tournois internationaux, permettant aux sportifs vietnamiens et étrangers de se rencontrer et d’enrichir leurs savoirs et techniques. Grâce aux différentes activités menées pour son expansion, les pratiquants étrangers peuvent mieux comprendre l’origine du Vovinam et faire, le cas échéant, des propositions pour le développement de ce sport à l’étranger.
Lê Quôc Ân, vice-président permanent de la WVF et président de la VVF, ne cache pas son ambition de faire inscrire le Vovinam dans le programme des compétitions des ASIAD et des JO : «La WVF a beaucoup de missions, dont celle d’attirer davantage d’adeptes pour développer largement le Vovinam au niveau mondial. Nous voulons conserver et relever les valeurs du Vovinam moderne en respectant son identité originelle. Nous nous occupons aussi d’organiser des tournois internationaux».
Lors du Festival des sports de plage d’Asie, du 24 septembre au 5 octobre à Dà Nang (Centre), des cours d’initiation ont été organisés par la VVF. Cette dernière coopérera d’ailleurs étroitement avec les pays et territoires asiatiques dans lesquels le Vovinam se développe comme la Chine, Hong Kong, la Malaisie, le Brunei, etc. Objectif : inscrire cet art martial dans le programme de compétitions des SEA Games 29, prévues en 2017 en Malaisie.
En Asie, outre le Vietnam, le Vovinam est pratiqué en Afghanistan, en Inde, au Cambodge, à Taïwan, à Hong Kong (Chine), en Indonésie, en Iran, en Irak, au Laos, au Liban, au Myanmar, au Népal, au Japon, au Pakistan, aux Philippines, au Sri Lanka et en Thaïlande. Presque partout sur le sous-continent, en fait. Beaucoup de pratiquants étrangers se sont rendus au Vietnam pour s’entraîner. Et de grands maîtres vietnamiens ont été invités à aller en Europe ou en Afrique pour prodiguer leur savoir.
D’après Lê Quôc Ân, faire rayonner le Vovinam à l’étranger, le préserver et le valoriser est une nécessité. Cette responsabilité incombe aux instances sportives nationales et à la VVF. Et pourquoi pas, un jour, le voir parmi les disciplines olympiques ?