Le vovinam n’est pas qu’une discipline clé en termes de médailles pour le pays aux SEA Games (Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est) 27 qui s’ouvriront prochainement au Myanmar. Il devra également se montrer sous son plus beau jour dans l’optique de promouvoir son expansion dans la région.
Rares sont les sports dits «spécialité» de tel ou tel pays à être parvenus à trouver leur voie par-delà de ses frontières comme le vovinam (ou Viêt vo dao). Aujourd’hui pratiqué sur les cinq continents, cet art martial traditionnel vietnamien a été directement inscrit parmi les disciplines officielles aux SEA Games 26, sans passer par la case «démonstration». Le vovinam sera bien entendu présent au Myanmar dans quelques jours. Cette ascension est due à tout sauf au hasard : elle est le fruit de la conjugaison des efforts des instances sportives nationales, des grands maîtres qui voyagent partout dans le monde pour promouvoir leur discipline, mais aussi de ses particularités qui lui confèrent son identité.
Deux pratiquantes du vovinam : Hua Thi Câm Xuân et Mai Thi Kim Thuy au SEA Games 26 en Indonésie. Photo : Quôc Khanh/VNA/CVN
Mais cette nouvelle inscription au calendrier des compétitions officielles du Vovinam a mis du temps à se décider. En parallèle aux démarches effectuées auprès du Myanmar pour obtenir son feu vert, les instances sportives nationales ont dû sortir le grand jeu : formation des entraîneurs, des pratiquants… sans compter que depuis le début de l’année, les meilleurs experts du Vietnam ont été envoyés au Myanmar, Cambodge, Laos et Indonésie pour «dénicher» directement les jeunes talents. Dans le même temps, les sélections nationales de vovinam de ces pays ont été accueillies au Vietnam pour des stages.
Rester N°1
Cela fait de toute façon quelques temps que le vovinam se développe dans plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est. Selon plusieurs experts, la qualité des matchs disputés dans le cadre de ces prochains SEA Games devrait considérablement augmenter du fait d’une concurrence accrue et du niveau technique moyen affiché par les protagonistes. Autre chose intéressante, le fait que le Vietnam ne soit pas la sélection la plus pourvue en nombre de pratiquants pour cette édition, cet honneur étant l’apanage de l’Indonésie, qui enverra une «confrérie» de 35 pratiquants, soit près du double du nombre de sportifs vietnamiens.
Cette concurrence relèvera considérablement le défi du Vietnam mais suscitera dans le même temps une belle émulation collective. Les futurs adversaires de notre sélection ont gagné en technique et en maturité, entraînés par nos meilleurs experts eux-mêmes. Il faut également espérer que l’arbitrage sera impartial. Mais les entraîneurs et les 18 compétiteurs vietnamiens se disent confiants et sont d’ors et déjà prêts pour le jour J. Leur objectif sera de faire résonner au maximum l’hymne vietnamien dans l’antre birmane : le complexe sportif Nay Pyi Taw.
Pour cette 27e édition des SEA Games, 18 épreuves (12 de démonstration et 6 de combat) de vovinam sont programmées. Pour s’assurer de rester les N°1, l’objectif a été fixé à 7 médailles d’or, ce qui, sur le papier, n’a rien l’air d’insurmontable. Les compétitions auront lieu du 18 au 21 décembre.
Diêu An/CVN