Après la Fédération de cyclisme, celle du Vovinam Viet Vo Dao est celle qui a connu des crises avant les élections. En effet, les acteurs s’entredéchirent plus plusieurs années au point de que le Ministère des Sports et des loisirs a été obligé d’intervenir pour ramener le calme.
- Les membres du bureau électoral
Fort heureusement, l’esprit de concertation et de paix a prévalu afin que les élections puissent se tenir. Philippe Sawadogo, secrétaire général du bureau sortant et Me Aruna Savadogo, ancien vice-président de la Fédération. A l’issue des votes, dix ont donné leurs voix à Philippe Sawadogo et neuf à Aruna Savadogo.
« Je rends grâce à Dieu qui nous a permis d’être là aujourd’hui et qui a permis à tous les acteurs d’accepter l’accompagnement du Ministère jusqu’à la tenue à ce jour des élections de renouvellement de notre fédération. Ce sont des sentiments de joie, de reconnaissance à l’endroit de tous ceux qui ont œuvré pour réussite de ce jour.
Ce sont également des sentiments d’interpellation parce que c’est une tâche lourde, assez difficile, que l’ensemble des acteurs ont voulu me porter aujourd’hui. Donc je mesure le poids de cette charge mais j’ose espérer qu’avec le concours de tous nous allons faire des exploits et aller vers des résultats probants », a indiqué le nouveau président de la Fédération burkinabè de Vovinam Viet Vo Dao.
Elu sur la base de son programme « L’excellence par la consolidation des acquis et l’innovation », Philippe Sawadogo entend faire mieux que son prédécesseur. « Pour consolider les acquis, il faut s’appuyer sur les bases. Il existe déjà des bases. Ce n’est pas pour rien que nous gérons la présidence de la fédération africaine de Vovinam Viet Vo Dao. C’est parce que nous avons l’expérience et connaissons le terrain. Au niveau mondial, nous travaillons avec la fédération mondiale pour avoir plus de stages avec les experts internationaux au profit des encadreurs, des athlètes et surtout des enfants », a-t-il ajouté.
- Vue partielle des électeurs
Pour ce faire, il entend s’appuyer sur les anciens et ceux du camp de son challenger à qui, d’ailleurs, il tend la main pour travailler au développement de l’art martial au Burkina Faso. « Le Vovinam Viet Vo Dao est une famille. Et nous aurons besoin des conseils et de l’accompagnement des aînés pour œuvrer à l’atteinte des objectifs. C’est le jeu de la démocratie, si je perdais, je devais l’accepter. Je tends la main à tous ceux qui ont perdu ce matin. Nous allons également poser des actions parce que vous savez que de par le passé, il y a eu une première scission au sein de la famille. C’est l’occasion pour nous de ramener tout le monde dans la famille », a souhaité Philippe Sawadogo.
Elu à l’irrégulière ?
Les élections sont entachées d’irrégularité ? Pour Me Aruna Savadogo, la réponse est affirmative. « C’est vrai que j’ai perdu sur le fil 9 voix contre 10. Je suis Fair-play. Mais je veux relever que depuis le début du processus des élections, on avait tout fait pour m’écarter. Ma candidature avait même été invalidée. J’ai saisi le ministère qui a constaté que les textes n’avaient pas été respectés et ils m’ont remis dans la compétition.
- Aruna Savadogo, candidat malheureux à la présidence de la Fédération du Vovinam Viet Vo Dao
Le président de séance d’aujourd’hui est acquis à leur cause, le président de la Fédération est aussi acquis à leur cause. Il y a quelque chose qui ne va pas. Même ceux qui votent ont été menacés. J’ai les preuves. On a menacé de ne pas donner la ceinture noire ou la décoration à certains. Tout cela, à mon avis, n’a pas été fait dans le Fair-play », a souligné Me Savadogo.
Pour Aruna Savadogo, sa candidature avait pour mission de corriger les entorses à la philosophie du Viet Vo Dao. « Si nous avons voulu briguer la présidence c’est parce que l’esprit du Vovinam est bafoué. Certains ne respectent pas les maîtres, ils ne respectent pas les aînés. Nous voulons venir corriger cela. Malheureusement le vote n’ pas tourné en ma faveur. Je n’ai aucun problème à travailler avec l’équipe élue. Le président est mo, petit frère.
On pourra travailler au rayonnement du Vovinam Viet vo dao au Burkina. Déjà, je souhaite que celui qui est élu voit large. Certains avaient été mis à l’écart. Je parle notamment des éléments de Me Apollinaire Ouédraogo. Si le nouveau président peut faire revenir tout ce monde pour qu’on travaille ensemble, ce sera bien. C’était mon combat. Je vais voir si le président élu peut faire cela, ce sera bien. Mais s’il refuse, je ne peux pas l’y obliger parce qu’il est le président élu », a ajouté le candidat malheureux.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net