Une arme vietnamienne originale : le côn

Apparue il y a des centaines d'années, le côn se révèle si efficace qu'il figure en tête de liste des 18 armes traditionnelles des arts martiaux vietnamiens.

Jadis, le côn (encore appelé roï ) a été largement utilisé en temps de guerre et son efficacité était telle qu'il a été surnommé «l'ancêtre des armes».

Le côn est un bâton soit en bois, soit en bambou, en rotin ou en métal, dont la longueur est variable et qui se divise en deux catégories : le côn long de 3 à 3,5 m, effilé peu à peu vers le bout, garni d'un morceau de tissu, utilisé lors des compétitions à la cour royale. De nos jours, ce côn est tombé dans l'oubli pour faire place au côn court, de 1,5 m à 1,8m de long. C'est un bâton de grosseur égale et dont la longueur, le poids, le diamètre varient selon celui qui l'utilise.


Le côn, encore appelé roï, figure en tête de liste des 18 armes traditionnelles vietnamiennes


Position « Thai Son dan côn » de la méthode Thai Son


Les différents emplois du côn : se défendre, attaquer, combattre à un contre plusieurs adversaires


Les deux catégories de côn


Efficacité du côn


Le côn peut venir à bout de plusieurs adversaires


Une position très dangereuse pour l’adversaire


Le côn peut gagner d’autres armes dangereux


Le côn est en divers matériaux : bois, rotin…

Dans les combats, le côn court est d'une utilisation très flexible : il peut être utilisé soit d'une, soit des 2 mains, soit d'un bout, soit des deux bouts, avec des mouvements horizontaux, verticaux ou rotatifs. Le pratiquant doit mobiliser ses mains, ses bras, ses yeux, son corps et toutes ses forces de manière harmonieuse pour pouvoir asséner des coups précis et explosifs.

Le maître Hà Trong Ngu, de l'école Ta – Tây Son Binh Dinh, nous a confié: «le côn peut être employé de plusieurs façons, pour frapper, percer, fouetter, projeter en l'air... Avec lui, le pratiquant peut lutter seul contre plusieurs adversaires et les blesser grièvement».

Certaines positions du côn de l’école Tay Son –Binh Dinh









Pour s'imiter au côn, l'élève sera obligé tout d'abord de travailler ses hanches, ses pieds, ses bras et ses mains. Les coups exécutés avec force, adresse, dépendront de la bonne coordination entre ces différents parties du corps. L'apprentissage sera dur, long. L'élève saura profiter au mieux de la longueur du côn et de sa flexibilité. Il gagnera en force, en endurance, en rapidité.

En 1993, la Fédération des Arts martiaux traditionnels du Vietnam a inscrit à son programme d'enseignement «le roï de Thai Son» ou « la méthode de Thai Son», une méthode de combat très connue du village des arts martiaux traditionnels du Tây Son-Binh Dinh. Notons d'autres méthodes originales diffusés largement à l'heure actuelle : le côn Bat Quai, le côn Truc Chi, le Ngu môn pha trân. /.

Texte : Son Nghia – Photos : Nguyên Luân