Maitre Oumar N’Doye, Conseiller technique de l’association malienne Devovinam Viet Vo Dao (AMVVD) : «C’est une nécessité pour nous de devenir une Fédération Sportive à part entière

Lentement, mais surement, le Vovinam Viet vo dao est en train de s’affirmer au Mali. En effet, après six années d’existence au Mali, l’Association malienne de Vovinam Viet vo dao fait déjà parler d’elle. Mais pour mieux connaître cet art martial particulier, nous avons rencontré Maître Oumar N’Doye, conseiller technique de ladite association et ceinture noire troisième dan.

 Le Prétoire: Maître, qu’est ce que le Vovinam Viet Vo Dao ?

M. O. N’Doye: Le Vovinam Viet Vo Dao est un art martial vietnamien fondé en 1938 par le grand maître Nguyen Loc. C’est un art martial très complet et combine des techniques variées: coups de poing, de pied, de coude, de genoux, sans compter les clefs, l’étranglement, les projections, la lutte, le corps à corps, le maniement d’armes blanches, le travail de l’énergie interne et les ciseaux volants qui sont la spécialité du Vovinam Viet Vo Dao. Le Vovinam est l’abréviation de Vo Viêtnam, c’est à dire l’art martial vietnamien. Viêt: C’est le nom du peuple vietnamien, Võ signifie art martial et Dao la voie, l’ensemble des principes de vie et de sagesse conduisant à un but suprême. Il signifie littéralement la voie de l’art martial du peuple vietnamien. Le Vovinam Viet vo dao a été introduit au Mali en 2007. L’Association malienne de Vovinam Viet vo dao a vu le jour en 2008.

 Combien de salles y a-t-il à Bamako et à l’intérieur du pays?

Il existe environ une vingtaine de salles au Mali réparties comme suit: une dizaine dans le district de Bamako; pour la région de Koulikoro nous avons trois salles (Kalaban coro plateau, Kati et Dialacorodji) deux salles à Sikasso, deux salles à Ségou et une salle à Kayes.

 Est-ce que vous avez déjà organisé un championnat national ?

Nous avons eu l’occasion d’organiser un tournoi national et un championnat national supervisé par un expert sénégalais et un expert burkinabais, tous deux membres de la Fédération mondiale et du Conseil mondial des maîtres. Nous avons pu organiser ce championnat grâce au soutien de la présidente d’honneur, Mme Kamissoko Fanta Traoré, que je tiens à remercier ainsi que le directeur technique, Fodé Kamissoko.

 Depuis son apparition au Mali, les pratiquants maliens ont-ils participé à un tournoi africain ou international ?

Les pratiquants maliens ont participé à un championnat d’Afrique en 2009 à Dakar. Pour une première participation, ils ont obtenu la troisième place avec une médaille de bronze. Le directeur technique adjoint, Dramane Doumbia de la garde nationale, a également participé à un stage à Hochiminh, au Vietnam, au mois de juillet et août 2012, grâce au soutien du Ministère de la Défense. Pour l’année 2013, nous préparons le troisième championnat d’Afrique à Ouagadougou et le tournoi international de Vovinam Viet Vo Dao qui aura lieu du 04 avril au 07 avril 2013 à Rabat (au Maroc) qui verra la participation de plusieurs pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique et de l’Australie. Pour une brillante participation de nos pratiquants à ces grands événements, nous aurons besoin du soutien du Ministère des sports, mais aussi de bonnes volontés, ainsi que des sponsors. Pour l’année 2014, nous préparons le quatrième championnat du monde à Paris.

 Avez-vous déjà entamé des démarches pour avoir une fédération ?

Compte tenu du nombre important de pratiquants à travers le Mali et de la vulgarisation de la discipline dans le district de Bamako et dans quatre régions parmi les huit régions du Mali, l’Association malienne de Vovinam Viet vo dao a entamé, depuis l’année dernière, des démarches auprès du Ministère des Sports et de la Direction nationale des sports, en vue de constituer une fédération. A ce jour, nous attendons toujours l’autorisation du Ministère pour la constitution de notre fédération. Notre association est déjà affiliée à la Fédération africaine de Vovinam Viet vo dao et à la Fédération mondiale, malgré le fait que nous ne soyons pas encore une fédération. Nous participons et représentons ainsi le Mali à tous les championnats d’Afrique, aux championnats du monde et tournois internationaux.

Notre affiliation à la Fédération africaine et à la Fédération mondiale de Vovinam Viet vo dao nous donne la possibilité de participer à toutes les activités de ces deux grandes instances. D’ailleurs, à partir de la ceinture noire, nos grades sont délivrés par ces instances après un passage de grade supervisé par des experts de la Commission technique internationale.Vous préparez un tournoi pour le Maroc. Qu’en est-il ?

Nous aurons surtout besoin d’un accompagnement et d’un soutien du Ministère des Sports. Nous lançons également un appel à toutes les bonnes volontés et aux sponsors pour que nos adeptes maliens de Vovinam Viet vo dao aient les moyens de suivre les pas de grands champions comme Daba Modibo Keita.

 Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées depuis le début ?

Au moment d’installer cette discipline au Mali, j’ai dès le début été soutenu par la Fédération africaine, notamment le directeur technique africain, Maitre Abdoulaye Sène qui est mon maître et le président, Maître Seydina Ababacar Diouf. J’ai également été soutenu par la Fédération mondiale et surtout par le secrétaire général du Conseil mondial des maîtres, Me Tran Nguyen Dao (7ème Dan) qui a d’ailleurs facilité ma participation au 7ème congrès mondial des maîtres qui s’est tenu à Paris au mois de mai 2012. Toutefois, au niveau national, le fait que cette discipline était jusqu’à mon arrivée peu connue, à été un obstacle que j’ai su surmonter avec l’appui de l’Association malienne de Vovinam Viet vo dao.

 Votre mot de la fin ?

Je tiens à remercier votre journal pour cette interview. Nous nous battons depuis des années pour que le Vovinam Viet vo dao du Mali se hisse au plus haut niveau, tant sur plan national que celui international. J’espère qu’un jour, avec le soutien des autorités maliennes, notre future fédération verra le jour et que nos efforts porteront leurs fruits.

Propos recueillis par Yacouba TANGARA